Campus, un tema controverso anche nella Svizzera romanda
In un contesto generale di risparmi sono diversi in tutta la Svizzera i costosi progetti della SSR per delocalizzazioni e costruzioni la cui opportunità è quantomeno discussa. Campus a Comano, centralizzazione della radio della Svizzera tedesca a Zurigo (sulla quale la SSR ha fatto parzialmente marcia indietro), e Campus anche nella Svizzera romanda.
Riportiamo qui -in originale- la presa di posizione della sezione romanda del SSM, che tocca diversi punti di interesse anche per la Svizzera italiana.
Campus – la position du SSM
Suite à la prise de position du Conseil National, et en réponse aux interrogations soulevées en interne, le SSM précise sa position dans ce dossier.
Le syndicat est alarmé par l’impact social du projet : le processus de centralisation de l’information ainsi que les autres projets annoncés dans l’intranet par la direction.
Le SSM a fait part de ses préoccupations aux autorités des cantons de Genève et Vaud. Il a également questionné la direction sur les détails de son projet.
Le syndicat estime que le déplacement forcé d’environ 300 personnes dans le cadre d’un rééquilibrage des effectifs entre Genève et Lausanne aura des conséquences très importantes sur la santé du personnel concerné.
Le SSM ne conteste pas la nécessité de construire un nouveau bâtiment pour le personnel de la Radio.
En revanche il s’interroge sur l’opportunité d’alourdir de 20 millions la facture initiale de 90 millions de francs pour opérer une concentration de l’Actualité dans un contexte financier tendu.
Le syndicat considère que le projet éditorial proposé par la direction est d’ores et déjà obsolète.
Le syndicat s’inquiète également d’une perte de diversité de l’information et d’une baisse probable de la qualité globale de l’offre programmatique de la RTS qui en découle.
1 – La casse sociale.
En l’état actuel, sur les 250 personnes et la quinzaine de métiers concernés à l’Actualité, 70% sont socialisés à Genève et dans ses environs.
Des dizaines de départ non-volontaires sont attendus. Il s’agit généralement de seniors compétents et/ou évoluant dans des métiers hyperspécialisés, impossibles à recaser. Les services sociaux, à la charge de la collectivité, devront absorber la casse.
Interrogée sur ce point, la direction se contente de s’engager à respecter la CCT et les lois en vigueur.
2 – Santé du personnel : Les femmes et les familles en première ligne.
Aujourd’hui à la RTS, chacun/e a développé son projet de vie professionnel et personnel sur la base d’un lieu de travail connu et en assume les éventuelles conséquences négatives.
Demain, avec parfois 4 heures de déplacement quotidien, la mise en mouvement à marche forcée de 70% du personnel de l’actualité aura un impact important sur la santé des employé-e-s et celle de leurs proches. Les familles, et en particulier les femmes qui en assument la majorité des charges quotidiennes, seront les grandes perdantes de ce bouleversement.
Le personnel à temps partiel, au premier rang duquel on trouve à nouveau une majorité de femmes, paiera particulièrement le prix de cette mobilité forcée.
Autant de dégâts : pour quelle plus-value ?
3 – Une bonne utilisation de l’argent public ?
La centralisation de l’Actualité à Ecublens va coûter environ 20 millions supplémentaires par rapport au projet campus initial.
A la RTS, les plus jeunes notamment le savent bien, les progressions salariales sont bloquées. La formation continue tourne au ralenti, les productions actuelles sont en sous-financement chronique et la surcharge de travail est endémique dans plusieurs secteurs.
Relayant les préoccupations du personnel, Le SSM interpelle régulièrement la direction sur ces différents points et demande des explications sur les priorités accordées à l’utilisation des ressources financières de l’entreprise.
La direction n’a pas donné de suite concrète à nos interrogations. Elle défend l’efficience économique supposée de Campus 2.0 en omettant le facteur humain et continue de consacrer l’essentiel de son énergie à la construction de son projet immobilier.
4 – Concentration et verticalisation
La direction et le SSM s’accordent à considérer que les changements inéluctables du mode de consommation des médias font basculer la RTS dans le monde du transmédia et des déclinaisons thématiques.
Dans son dossier intranet, la direction assume sa vision de l’organisation de cette production transmédia, que l’on pourrait résumer comme étant une hyper concentration du personnel et une verticalisation toujours plus lourde de son contrôle managérial.
Pour sa part, le SSM estime que la direction applique là une recette qui est considérée comme archaïque par de nombreux acteurs économiques actuels.
La direction évoque, par exemple, la persistance de « doublons » éditoriaux (TV, MM, radio) dans le traitement de l’actualité. Le SSM comprend donc que, pour pallier le manque de coordination entre ses managers, elle préfère déplacer – quel qu’en soit le prix – plus de 250 personnes. Y compris celles (monteuses et monteurs, scriptes, TAV, etc.) qui assument la lourde tâche de garantir le fonctionnement de la diffusion de l’information.
La direction évoque également un « journalisme d’expertise qui circulerait d’un média à l’autre », garantissant la diversité de l’information. Une vision que le SSM conteste au vu des ressources limitées de la RTS.
Faute de moyens humains, la « plus grande diversité et complémentarité » de l’information invoquée par la direction pour justifier la concentration des rédactions pourrait se réduire à une simple déclinaison des mêmes thèmes à la demande des managers.
La direction semble ignorer largement l’évolution des nouveaux modes de production éditoriaux souples et « horizontalisés », en réseau de compétences tous médias, sans importance de localisation géographique des uns et des autres.
Ces modes de production permettraient pourtant de préserver la stabilité, et donc la qualité, de la dizaine de métiers « non-éditoriaux » qui permettent à l’Actualité de fonctionner.
Le SSM craint donc que le personnel ne paie le prix de l’incapacité de la RTS à se projeter dans la modernité.
De son côté, la direction défend l’efficacité supposée de son projet.
5 – Quid de la qualité ?
Parmi un certain nombre d’exemples, la direction de la RTS propose France Info pour défendre son projet centralisé.
Le SSM invite chacun/une à explorer l’offre de cette chaine. Est-ce là qu’il faut aller ?
En France toujours, un autre exemple d’organisation ne devrait-il pas plutôt alimenter notre réflexion ? C’est France Inter et France Télévisions[1], avec leurs productions variées, riches et complémentaires. Deux entités qui, justement, ne sont pas géographiquement fusionnées.
A Lausanne, en considérant les moyens limités de la RTS et les contraintes de la production de l’information, la concentration sur un seul site des trois médias ne devrait conduire, à terme, qu’à un traitement uniformisé de la même actualité.
La direction pense le contraire.
Le SSM craint également que, sur Campus, la RTS ne prenne l’option de l’utilisation systématique d’un personnel polyvalent, sous-formé aux trois médias et mal payé, dont la seule fonction serait d’alimenter la production jusqu’à épuisement.
Aujourd’hui déjà, un « turn over » notable touche les effectifs. Les partant-e-s énoncent régulièrement l’absence de perspective professionnelle intéressante comme motif de démission.
Ce type de déclarations devrait alerter la direction. Pour celle-ci, ces mouvements de personnel ne sont pas anormaux.
* * *
Conclusion : En l’état actuel et considérant les questions qu’il soulève, le SSM invite la direction à reconsidérer son projet.
Le syndicat reste à la disposition des membres du personnel qui souhaiteraient des informations complémentaires.
[1] On parle bien ici de l’organisation du travail et non des moyens financiers, dont l’annonce récente de baisse drastique a suscité un légitime mouvement de grève à France Inter, avec lequel le SSM est solidaire.
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